Cela n’a pas pu vous échapper : Shakira a repris dernièrement un grand classique de Francis Cabrel, Je l’aime à mourir (la quiero a morir) interprété à la fois en espagnol et en français. Un compromis destiné à charmer nos naïves oreilles sans décontenancer les fans qui ont l’habitude d’entendre la bomba colombienne chanter dans sa langue natale, quand ce n’est pas en anglais.
Consolons-nous en nous disant que Cabrel intègre volontiers l’espagnol dans ses chansons (La Corrida bien sûr, mais surtout Yo vengo a ofrecer mi corazón) et que si la reprise est sans intérêt (voire très désagréable pour les puristes), elle ne trahit pas complètement « l’esprit » cabrélien. Ouf!
Surfant sur la tendance, Shy’m a choisi de chanter En apesanteur de Calogero. Original pour celle qui a déjà le titre Prendre l’air dans son répertoire. Bizarrement, quand je l’entends, j’ai plutôt des bouffées de chaleur!
Plus sérieusement, ce qui m’interpelle, dans ces reprises, c’est que les paroles restent inchangées, quel que soit le sexe de la personne qui les chante! Dans les exemples cités, les chansons ont été écrites par ou pour des hommes. Que des femmes les chantent telles quelles, c’est-à-dire sans « masculiniser » les pronoms personnels, ne semble déranger personne.
D’un côté, je comprends qu’il faille respecter les textes à la lettre, de l’autre, ça me fait un peu bizarre d’entendre Shakira chanter « ELLE n’a qu’à ouvrir l’espace de ses bras » et ce qui se passe quand « ELLE ne veut pas dormir ». Quant à Sh’ym disant « ELLE arrange ses cheveux (…) et sans LA regarder je sens la chaleur… » A moins que les deux jeunes femmes aient souhaité faire leur « coming-out » en musique (et en même temps!) mais mon indic de chez Public me fait signe que non…