RIP, Soulier !

Si vous vous rendez aux Galeries Lafayette boulevard Haussmann pour acheter de nouvelles chaussures, vous descendrez au sous-sol en empruntant l’escalator ou le petit escalier hélicoïdal qui se trouve au milieu de la maroquinerie.

Or, sur ledit escalier, tout autour de la rampe, on peut lire la mention suivante : « chaussures & souliers ».

Jusqu’alors, je pensais que les deux mots signifiaient, peu ou prou, la même chose. Mais si tel était le cas, pourquoi le grand magasin s’évertuerait-il à faire le distinguo ?

Comme il est d’usage dans ces moments de détresse linguistique, reposons-nous sur ce que nous dit le dictionnaire.

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« Zlataner » dans le dictionnaire? Ce n’est pas pour tout de suite !

Mercredi, la rédaction du Plus/Nouvel Obs m’a contactée pour savoir ce que je pensais du terme « zlataner ». Voici ma réponse.

L’émergence du verbe « zlataner » ne m’a pas étonnée. Si ce « néologisme », d’abord créé par les Guignols de l’info, a été repris en une de l’Équipe et commenté par des pointures comme Bernard Pivot ou Alain Rey, c’est qu’il accroche.

Du point de vue de l’évolution de la langue française, on remarque que des noms communs sont de plus en plus souvent utilisés pour former des verbes. Je pense aux signatures publicitaires « millionnisez vos cils ! » (L’Oréal) ou plus récemment « Prenons le temps de biscuiter ensemble » (Milka).

Avec « zlataner », la nouveauté consiste à former un verbe à partir d’un nom propre. Car si l’on utilise fréquemment les noms de politiques pour former des adjectifs (mitterrandien, sarkozyste…), il est rarissime qu’un patronyme célèbre inspire un verbe.

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Mr. Propre a 45 ans, mais toujours un R de trop !

Cela vous a peut-être échappé mais Mr. Propre fête ses 45 ans cette anné [1]. La fleur de l’âge ! Enfin, ça, c’est la version française, car outre-Atlantique, Mr. Propre est déjà un « senior » de 54 ans.

En effet, le personnage de « Mr. Clean » a été imaginé en 1958 par la société Procter & Gamble. Et il faut croire qu’au moment de l’exportation, le « r » de l’abréviation anglo-saxonne « Mister » s’est incrusté dans les cartons.

Parce qu’en France, Monsieur s’abrège « M. » depuis le début du XXe siècle ! Et même si l’Académie française est consciente de l’ambiguïté que ce « M. » peut causer (par exemple, quand on écrit M. Proust, veut-on dire Monsieur ou Marcel ?), il n’est pour l’instant pas question de revenir sur cette règle. C’est donc « M. Propre » qu’on devrait lire sur nos emballages et nos publicités [2].

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