Le mot juste : chaussure ou soulier ?

soulier
Pour aborder sereinement la rentrée, plus question de se lever du mauvais pied : vous avez troqué vos tongs et vos espadrilles contre une paire de souliers flambant neufs. Enfin, de chaussures ! Souliers, chaussures… c’est la même chose, non ? Pourtant, aux Galeries Lafayette, le rayon permettant d’habiller ses pieds est très explicitement nommé « chaussures et souliers ». Si ces deux mots étaient synonymes, pourquoi le grand magasin s’évertuerait-il à faire le distinguo ? Pour être fixés, ouvrons le dictionnaire !

Chaussure, le terme générique

Comme son nom l’indique, la chaussure sert à « chausser », à envelopper le pied. Or le verbe chausser est issu du latin calceare, lui-même dérivé de calceus signifiant « soulier ». Par conséquent, c’est la chaussure qui a emboîté le pas au soulier, et non l’inverse.

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Marat ou Murat ? Du drame au boulevard

Parce qu’ils ont été de farouches partisans de la Révolution française et que leurs noms se ressemblent, on pourrait confondre Jean-Paul Marat et Joachim Murat. Ainsi, le 24 juillet 2013, un article du dauphine.com rapportait l’inauguration d’une statue de Murat à Vizille, en Isère. Or la sculpture était à l’effigie de… Marat ! Une confusion d’autant plus intéressante que Murat a failli changer son nom en « Marat ». Savez-vous pourquoi ?

Jean-Paul Marat

13 juillet 1793 : Joachim Murat est un jeune chef d’escadron de 22 ans quand Jean-Paul Marat, député montagnard de la Convention, est assassiné par Charlotte Corday. Or depuis 1791, Murat ne cache pas son admiration pour celui que l’on surnomme « l’Ami du peuple ». Afin de lui rendre hommage, Murat décide de « devenir » Marat. Il doit se dire qu’à une voyelle près, cela ne devrait pas poser de problème. Ce qu’il ignore peut-être, c’est que le nom du père de Marat, Sarde d’origine espagnole, s’écrivait Mara. Le « t » final ne sera ajouté que plus tard. Sans se poser plus de questions, Murat écrit au club des Jacobins, mais la chute de Robespierre le 9 Thermidor (27 juillet 1794) entraîne le déclin puis la dissolution du club quelques mois plus tard. Pas de chance ! La demande de Murat reste lettre morte. Murat reste donc Murat… Du moins pour l’instant.

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Nom, je ne regrette rien !

lumiereNotre nom de famille oriente-t-il, plus ou moins consciemment, nos choix de vie ? La question mérite d’être posée, car on ne peut imaginer une seule seconde que ce soit uniquement le hasard qui poussa les frères Lumière à inventer le cinéma et Charles de Gaulle à diriger la France. Pour preuve, il existe même une science qui étudie le lien entre les patronymes et les activités de ceux qui les portent : l’aptonymie.

 

Prédestinés ou rebelles

Il y a d’abord ceux qui portent bien leur nom. La chanteuse Amy Winehouse, trop tôt disparue, était connue pour ses problèmes d’alcoolisme. Dans un tout autre registre, qui mieux que Tariq Ramadan pour mener des travaux sur la religion musulmane ?

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Bernard Bourée, Viticulteur

Notre patronyme oriente-t-il, plus ou moins consciemment, notre destinée ?

Ceci expliquerait pourquoi Pierre Bourée (le père de Bernard) décida, à la fin du XIXe siècle, de reprendre un commerce de vin et de lui donner son nom.

Comble de l’ironie, il choisit de planter sa vigne au lieu-dit « la Justice », situé en bordure est de la D 974 (Dijon-Lyon).

Certes, à l’époque, l’adjectif argotique « bourré » n’est peut-être pas encore entré dans le langage populaire. Il n’en demeure pas moins que, de notre point de vue, Bernard Bourée est un aptonyme, c’est-à-dire un patronyme dont le sens est lié à l’activité de celui qui le porte. L’aptonymie peut aussi porter sur les caractéristiques physiques ou morales d’une personne. Dans tous les cas, on pourra dire qu’elle « porte bien son nom » !

Le fait que les deux mots – ici Bourée et bourré – n’aient pas la même orthographe n’est pas gênant. Ce qui compte, c’est qu’un rapprochement puisse être spontanément établi, même s’il n’est que phonétique.

Et si notre viticulteur s’était appelé Bernard Sobre ?  Alors, ce serait un contraptonyme !

Et vous, connaissez-vous d’autres exemples d’aptonymes et de contraptonymes?

Cuisine au gaz

Ce restaurant, situé à Courbevoie (92), tire son nom d’un vin rouge de Bergerac. Mais ne vous y trompez pas : étymologiquement « Pécharmant » vient du français médiéval pech (colline) et signifie donc « colline charmante ». Ouf !

Dans le 7e arrondissement de Paris, Le Marcel Prout, restaurant « gay friendly » de spécialités du Sud-Ouest, est réputé pour son cassoulet…

Voltaire, le jongleur de lettres

voltaireSi, par sa correspondance fleuve et ses voyages, Voltaire a abreuvé l’Europe de français,s’il a été un précurseur dans la modernisation de notre graphie, s’il a enrichi notre vocabulaire (tout en bannissant les abus de langage), il aimait par-dessus tout jouer avec les mots pour créer pseudonymes et devises, rébus et devinettes. Cette facette du philosophe, parfois méconnue mais qui transparaît dans le nom qu’il s’est choisi et qui est passé à la postérité, témoigne de sa finesse et de sa facétie. La preuve par six.

AROUET

C’est le vrai nom de Voltaire, dont la consonance – « à rouer » – prit tout son sens le soir du 6 février 1726. Au sortir d’un dîner chez le duc de Sully, des hommes de main du chevalier de Rohan – à qui Voltaire avait lancé la fameuse pique « Mon nom je le commence, vous, vous finissez le vôtre ! » – se jetèrent sur lui et le rouèrent de coups de bâton. Alors âgé de 32 ans et poète à succès, il sera marqué à vie par cet épisode malheureux.

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Ris de veau, souris d’agneau… Quels mets se cachent derrière ces mots ?

Gusteau RatatouilleLes Français aiment la bonne cuisine, et ce n’est pas la déprogrammation récente de l’émission de téléréalité culinaire Masterchef qui les fera ranger leur tablier ! Reconnaissez-le, la simple évocation de votre plat préféré vous met l’eau à la bouche… Pourtant certaines spécialités, qu’elles soient exotiques ou « du terroir », ont des appellations quelque peu équivoques. Disons-le franchement, leurs noms, souvent très imagés, ne reflètent pas du tout le contenu de votre assiette ! Sans plus attendre, levons la cloche sur ces « impostures culinaires » qui éveillent notre curiosité et que nous prenons tant de plaisir à déguster.

Le curry d’agneau

Il y a d’abord les plats dont le nom semble « à l’envers », comme le curry d’agneau. Pourquoi ne dit-on pas tout simplement de l’agneau au curry ? Pourquoi diable l’épice est-elle placée avant la viande ?

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