Encore une aberration de la langue française ? Pas si sûr…
Que dit la règle ?
Pour former le féminin des adjectifs finissant par un « c », on remplace ce « c » par la terminaison -che ou -que selon les cas.
Exemples : sec devient « sèche », blanc devient « blanche, public devient « publique » et turc devient… « turque » !
À noter qu’il y a un piège pour franc qui a deux féminins : l’un en -que « franque » (relative aux Francs), l’autre en –che, « franche » (sincère).
Jusque là, tout va à peu près bien.
Mais alors, pourquoi « grec » ne suit-il pas cette règle ? Pourquoi ce « c » se maintient-il alors qu’il devrait disparaître ?
Il semblerait que la cause soit à chercher du côté de la prononciation…
En effet, pour maintenir au féminin, le « e ouvert » (= è) du masculin, on a coutume de doubler la consonne qui suit.
Exemple : net devient « nette », cruel devient « cruelle », etc.
Dans le cas de grec, doubler la consonne reviendrait à écrire « grecce ». Or, pour conserver le son [k] (on dit aussi le son « guttural ») devant « e », le second « c » se transforme en -qu, d’où « grecque » !
En résumé, « grec » conserve son « c » au féminin pour rétablir la prononciation du masculin, ce qui n’est pas le cas de « turc » dont la féminisation ne change en rien la prononciation (il n’y a pas de distinction à faire entre un « u » ouvert et un « u » fermé !).
Sources : le forum de World Reference, Le Bon usage (Grevisse en ligne) et le CNRTL.