quenelleUn néologisme peut être un nouveau mot ou bien un mot existant auquel on confère un sens nouveau. Au-delà de la polémique, l’actualité de cette dernière semaine a remis au goût du jour un mot qui, jusque-là, ne déchaînait pas vraiment les passions : la quenelle.

Avant, la quenelle était une boulette à base de viande, de poisson finement haché et incorporé à une pâte de farine ou de mie de pain. 

Elle coulait des jours heureux dans des boîtes en alu…

Désormais, la quenelle est un (indi)geste popularisé par l’humoriste Dieudonné.

Hasard ou coïncidence ? Le mot « quenelle » est d’origine allemande, de Knödel, « boulette de pâte ».

Il arrive également – c’est en tout cas ce qui s’est passé hier – que la quenelle ratte ! En effet, en Savoie, et de la Drôme à l’Ardèche, la quenelle désigne une petite pomme de terre oblongue, appelée « ratte » dans le reste de la France.

Allons plus loin. Avant, le quenellier excellait dans la préparation culinaire lyonnaise. Désormais, il désigne celui qui pratique la dieudonnaise.

Pourquoi ne pas avoir appelé le faiseur de quenelle « quenelliste », avec un « iste » comme « humoriste », « polémiste » ou « extrémiste » ?

Parce que « quenelliste » a déjà un sens dans le religion catholique. Dérivé du nom du père Pasquier Quesnel, il est relatif au quenellisme, « sorte d’hérésie de nature janséniste qui se développe dans les XVIIe et XVIIIe siècles » (Wiktionnaire).

Si « quenelliste » s’était imposé, on friserait donc la guerre de religion sémantique !

Ceci dit, le wiktionnaire a enregistré « quenelliste » et non « quenellier » comme néologisme, alors que c’est bien ce dernier qui est employé dans les médias. Étrange…

Quoi qu’il en soit, si vous cherchez une bonne recette de quenelles sur Google, armez-vous de patience, la réponse se trouve peut-être en page 122…