Pléonasmes présidentiels

On a souvent raillé l’expression orale de notre Président: un « parler peuple » (naturel ou forcé?) nourri par des syncopes du type « M’sieur Pujadas, j’vais vous dire une bonne chose ».

Mais ce qu’on a pu remarquer hier, lors de son intervention TV depuis l’Élysée, c’est une forte tendance à la redondance :

« C’est toujours mieux de commencer par le point de départ pour arriver à l’arrivée. »

« Si on continue à surcharger nos entreprises de charges… »

Devant de si beaux pléonasmes, moi, j’applaudis des deux mains 😉

Revoir l’intervention

Un jour, une faute

J’ai regardé dernièrement l’émission Un jour un destin consacrée à Bernard Tapie et diffusée sur France 2 le 18 novembre.

Ce documentaire, qui rend hommage à une personnalité « ayant marqué l’histoire », se découpe en chapitres, chacun correspondant à une étape de sa vie.

Pour Bernard Tapie par exemple, le chapitre qui traite de l’époque où il achetait des sociétés pour les revendre s’appelle « le faiseur de fric ». Mais c’est le chapitre intitulé « le retour du phoenix » qui a attiré mon attention (je ne parle pas du fond, fort intéressant par ailleurs, mais du titre).

D’abord, pourquoi avoir écrit phénix en latin « phoenix »? Est-ce un clin d’oeil au groupe de pop français ? Curieux mélange des genres…

Mais il y a pire ! Par définition, le phénix est un oiseau fabuleux au plumage pourpre qui renaît toujours de ses cendres après s’être consumé sous l’effet de sa propre chaleur. Il symbolise ainsi les cycles de mort et de résurrection.

La Fontaine l’a mis à l’honneur dans Le Corbeau et le Renard : « Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois ». A noter que cet emploi comme métaphore pour désigner une personne (et même une chose) unique, exceptionnelle, n’a plus cours aujourd’hui.

Parler du « retour du phénix » relève donc du pléonasme.

En fouillant un peu, j’ai retrouvé l’ouvrage qui a peut-être influencé le choix de ce titre. Ecrit par Airy Routier du Nouvel Obs, il s’intitule : Le Phénix : le retour de Bernard Tapie.

Dans ce cas, la formule, bien qu’insistante, est correcte.

Pléonasme

Pas besoin d’être fluent pour comprendre ce que ce « it » signifie. Je l’ai souvent vu, au gré de mes lectures intellectuelles, placé devant « girl » ou devant « bag ». La « it-girl », c’est la fille du moment, la fille en vogue, la fille à (a)voir, bref, LA fille. Idem pour le sac. On est dans le même ordre d’idée que « the place to be ». Mais c’est la première fois que je le vois accolé à « car », un mot à connotation plus virile, mais why not?

En revanche, deux éléments me gênent.

Pourquoi avoir ajouté « du moment » à côté de « it-car », quand on sait que » it-car » veut déjà dire « voiture du moment »?!! Si ce n’est pour la lourdeur de la redondance?

Et pour couronner le tout, l’astérisque à côté de « it-car » renvoie explicitement, tout en bas de la page, à « la voiture du moment ».

C’est pour ceux qui n’ont toujours pas compris que la Merco, c’est la voiture grave en place, la voiture du moment du moment quoi !

A quand les cours d’anglais obligatoires chez les pubards?

Extraits pub Mercedes-Benz, magazine Be du 23 septembre 2011