Il y a un an, dans un billet intitulé Quand le français se tape l’affiche, je pestais déjà contre la déclinaison médiatique dont la(tristement) célèbre formule « Omar m’a tuer » faisait l’objet. Une nouvelle affiche publicitaire pour Canal + nous donne encore l’occasion de nous interroger sur les dangers d’un exercice de style pratiqué sans filet.
Depuis que Mitterrand m’a tuer (sous-titre d’un livre de Jacques Médecin) en 1994, Mc Do m’a tuer, L’Open space m’a tuer, Facebook m’a tuer, La gauche m’a tuer, Google m’a tuer, Sarko m’a tuer, Twitter m’a tuer… pour ne citer que quelques exemples d’accroches publicitaires et éditoriales qui ont fleuri ces dernières années.
Petit rappel des faits : l’inscription « Omar m’a tuer » aurait été tracée par Ghislaine Marchal à l’aide de son propre sang le 23 (ou le 24?) juin 1991 alors qu’elle agonisait dans la cave de sa villa, désignant clairement Omar Raddad, son jardinier, comme assassin. La faute d’orthographe a bien entendu été considérée par les enquêteurs. D’abord, ils ont pensé qu’une femme aussi respectable que Madame Marchal n’aurait jamais pu commettre une telle erreur ! Puis, ils se sont rendu compte, en épluchant ses correspondances, qu’elle n’était pas à sa première entorse à la langue de Molière, et qu’elle était même carrément fâchée avec les participes passés. Soit.