Carla Bruni-Sarkozy : « les costards d’image qu’on taille aux personnes »

Carla Bruni-Sarkozy : « les costards d’image qu’on taille aux personnes »

« Je trouve que tous ces espèces de costards d’image qu’on taille aux personnes sont plus dus aux personnes autour qu’à la réalité »  se défendait Carla Bruni-Sarkozy lors de l’interview accordée deux jours avant son accouchement à Benoît Duquesne et diffusée sur France 2 dans le cadre de l’émission Complément d’enquête le 20 octobre.

Il semble que la Première dame de France ait involontairement mélangé deux expressions distinctes : « tailler un costard » et, sans doute, « salir une image ». Le résultat, vous en conviendrez, ne veut plus dire grand chose.

« Tailler un costume (en argot, un costard) à quelqu’un » revient à dire du mal de lui, à lui faire une mauvaise réputation (et donc à salir son image!). A noter qu’il existe une variante plus « détente », plus estivale aussi : « tailler un short ».

À l’origine (1883), l’expression était flatteuse: « faire un costume à quelqu’un », c’était applaudir un acteur dès son entrée en scène et ce, avant même qu’il ait prononcé la moindre parole. Puis l’expression, devenue ironique, a été croisée avec celle plus ancienne d’« habiller quelqu’un pour l’hiver » avec l’idée de mettre quelque chose (la médisance, la calomnie…) sur son dos. L’image est un peu analogue dans « casser du sucre sur le dos de quelqu’un » (1868).

C’est donc dans ce sens négatif que l’expression « tailler un costume » s’est répandue au milieu du XXe s. Pourquoi « tailler » à la place de « faire »? Sans doute par analogie avec tailler en pièces, mettre en morceaux.

Loin de moi l’idée d’accabler Carla Bruni-Sarkozy (encore moins de lui tailler un costard), bien au contraire, ce genre de confusion est très courant, et méritait bien, sur ce blog, un traitement de faveur.

Revoir l’interview : Carla Bruni-Sarkozy s’exprime de 37’22 » à 47’05 » (« costard d’image » à 44’17 »)

Coq en stock

On connaissait l’onomatopée « Cocorico », imitant le cri du coq domestique, et qui serait à l’origine de son nom*. On sait maintenant qu’en remplaçant les 2 premiers « C » par des « K », on obtient la dernière fragance masculine de Jean-Paul Gaultier. Avec ce nom franchouillard, JPG essaie-t-il de se racheter une conscience après s’être lui-même fait racheter par un groupe espagnol? On a peine à y croire quand on voit l’ambiance « flamenco » du spot pub. Et pourquoi KoKorico, et non pas CoCorico (tant qu’on y était)? Pour rendre hommage au mannequin de la pub, Jon Kortajarena? Pour faire plus branché ? Mais dans ce cas, pourquoi ne pas mettre que des « K »? Parce q’avec un « K » de plus, on a affaire à une chaîne de rôtisseries de poulet, particulièrement populaire en Colombie.

Triste sort pour nos coqs…

* En réalité, l’origine onomatopéique du mot coq fait débat. Pour certains, elle est attestée dès le VI° s. en bas latin sous la forme coccus, or ce mot ferait référence au cri de la poule et non du coq. Pour d’autres, coq viendrait du latin coccum, « couleur écarlate » et serait à l’origine de l’onomatopée coquerico (XVI° s.), refaite au XIXe en cocorico. (Source: Dictionnaire historique de la langue française, ss la dir. d’Alain Rey, nouvelle édition juillet 2010)