Un acrostiche qui tient à coeur

Un acrostiche kézako? C’est un poème dont les initiales des vers, lues verticalement, composent un mot.

Et pas n’importe lequel! Le nom de l’auteur, celui du dédicataire (la personne à qui l’œuvre est dédiée), ou tout autre mot-clé qui ajoute du sens et de la valeur au texte.

Sur cette affiche de l’INPES, pas de poème à proprement parler mais une succession de termes ayant trait aux sentiments et à la sexualité.

Par le jeu des couleurs et des cases, l’acrostiche se détache visuellement du texte (d’habitude il faut la deviner).

Elle utilise des initiales (comme le D de Désir) mais aussi des lettres médianes (on parle alors de mésostiche).

Une manière d’accrocher le regard du passant et l’inviter à faire un geste indispensable pour sa santé et celle de ses proches.

Un acrostiche très utile, donc !

Métathèse et fière de lettre !

Chaque été, la Ville de Paris ppestaclesropose un programme d’animations culturelles pour enfants qui a pour nom « les Pestacles ». Non, vous n’avez pas un problème de vue, c’est bien « pestacles » et non « spectacles » qu’il faut lire. Les organisateurs ont délibérément repris le mot tel qu’il est prononcé par les enfants pour illustrer le fait que les spectacles ont été créés spécialement pour eux. Loin d’être de la pure fantaisie, ce procédé répond au nom de « métathèse ». Employée par les enfants mais aussi les adultes (pas toujours à bon escient), fréquente dans la publicité, le cinéma ou encore la bande dessinée, la métathèse s’immisce même dans notre vocabulaire courant. Mais comment ?

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« Ton père, il est » : Yoda, grand maître de l’anastrophe

yodaAlors que les fans de Star Wars venaient de découvrir, avec euphorie, la bande-annonce de l’épisode VII, Le Réveil de la Force, attendu pour le mois de décembre, nous apprenions le décès de Jean Lescot, voix française d’un personnage emblématique de la saga interstellaire : maître Yoda. Ce chevalier Jedi, petit par la taille mais grand par la force, a la particularité d’être vert et d’avoir les oreilles pointues. Mais ce n’est pas tout, Yoda a marqué nos esprits en raison de son phrasé si particulier, qui cache une figure de style. Laquelle ?

Tout le monde le sait, Yoda parle « à l’envers » afin d’attirer l’attention sur un élément en particulier, placé, généralement, en début de phrase. Ainsi, quand il dit à Luke Skywalker « Ton père, il est », à propos de Dark Vador, il veut clairement insister sur le nom « père », car il sait que cette filiation est lourde de sens pour le jeune Jedi.

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Anacoluthe ! Catachrèse ! Ces jurons du capitaine Haddock qui sont des figures de style

anacoluthe_haddockQue seraient les aventures de Tintin sans le capitaine Haddock et ses célèbres jurons ? Plutôt que d’utiliser de vraies insultes, qui n’auraient pas été au goût des jeunes lecteurs, Hergé a eu l’idée de mettre dans la bouche du capitaine des mots qui n’ont pas de valeur péjorative, mais qui ont comme point commun leur complexité et leur longueur : ornithorynque, anthropophage, schizophrène, troglodyte, polygraphe, ectoplasme, amphitryon, macrocéphale, etc. Prononcés sur un ton irrité, ces termes qui cumulent les « h » et les « y » peuvent avoir quelque chose d’agressif ou d’effrayant. Il n’est pas étonnant de trouver dans cette liste deux figures de style aux noms mystérieux : l’anacoluthe et la catachrèse. Pendant que le capitaine a le dos tourné, faisons les présentations !

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« La France, elle est » : effet de style ou faute de français ?

Après l’écrivain Christiapupitren Combaz et le journaliste Franck Ferrand, c’est au tour du philosophe Alain Finkielkraut de fustiger, dans un numéro du Point, le parler du président de la République. Et dans son collimateur, la répétition du pronom personnel sujet, qui caractérise désormais les prises de parole de François Hollande. Alors, figure de rhétorique ou maladresse grammaticale ? Décryptage d’un procédé qui divise.

Du langage enfantin au discours élyséen

« La France, elle a des atouts… », « Cette politique, elle coûte à la croissance », « Les résultats, ils tardent à venir » : voici quelques-unes des tournures dont le président Hollande raffole mais qui agacent les amoureux du français. Le jugement de l’académicien Alain Finkielkraut est sans appel : « Cette syntaxe sied aux enfants, pas au chef de l’État ! »

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