À la Toussaint, à quel « saint » se vouer ?

Le 1er novembre, dans la religion csaint-marcellinatholique, on célèbre la Toussaint. Comme son nom l’indique, c’est une fête qui honore « tous (les) saints ». Il est intéressant de remarquer, à cette occasion, que l’adjectif « saint » est commun à de nombreux noms composés, qu’ils soient « religieux » (Saint-Père, Saint-Siège, Saint-Office, etc.) ou sans rapport avec la religion. Ce sont surtout les derniers qui titillent notre curiosité. Qui sont ces « saint-quelque chose » que nous utilisons, caressons, buvons et mangeons au quotidien ? Amusons-nous à en dresser l’inventaire.

Les saints « matériels »

Ils reprennent généralement le nom du saint patron d’une profession. Par exemple, saint Crépin étant le patron des cordonniers, on a appelé saint-crépin les outils du cordonnier. Par extension, le saint-crépin désigne l’ensemble des affaires que quelqu’un possède, que l’on nomme aussi saint-frusquin.

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La magie de l’haplologie

Asterix_banquet_combat_des_chefsQuel est le point commun entre les mots suivants : « Clermont-Ferrand », « tragi-comique » et « contrôle » ? À première vue, aucun ! Le premier est un nom propre, le deuxième un adjectif et le dernier un nom commun. Il est question d’une ville du centre de la France, d’un genre théâtral et du synonyme de « vérification ». Et pourtant, ces mots ont la particularité d’être formés de la même manière, grâce à un procédé nommé haplologie. « Hapolo », quoi ? Explications.

L’haplologie, kézako ?

Derrière cette appellation barbare se cache un tour de magie qui fait disparaître les lettres d’un mot. Vous n’y croyez pas ? Jugez plutôt :

– Clermont-Ferrand est l’haplologie de Clermont-Monferrand.

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Le mot juste : chaussure ou soulier ?

soulier
Pour aborder sereinement la rentrée, plus question de se lever du mauvais pied : vous avez troqué vos tongs et vos espadrilles contre une paire de souliers flambant neufs. Enfin, de chaussures ! Souliers, chaussures… c’est la même chose, non ? Pourtant, aux Galeries Lafayette, le rayon permettant d’habiller ses pieds est très explicitement nommé « chaussures et souliers ». Si ces deux mots étaient synonymes, pourquoi le grand magasin s’évertuerait-il à faire le distinguo ? Pour être fixés, ouvrons le dictionnaire !

Chaussure, le terme générique

Comme son nom l’indique, la chaussure sert à « chausser », à envelopper le pied. Or le verbe chausser est issu du latin calceare, lui-même dérivé de calceus signifiant « soulier ». Par conséquent, c’est la chaussure qui a emboîté le pas au soulier, et non l’inverse.

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Ah ou Ha ? Eh ou Hé ? Oh ou Ho ?

En ancien français, c’était plus facile : ces interjections s’écrivaient a, e et ô ! Aujourd’hui, on ne sait pas toujours quelle forme employer. Popularisées par les grands auteurs du théâtre classique comme Molière, Racine ou Corneille, elles ont chacune leur subtilité et ne sauraient être confondues. Pour ne plus se tromper, il suffit de suivre le mode d’emploi !

Ah ou Ha ?

Ah ! marque un sentiment vif (douleur, joie…).

Exemple : « Ah ! Fâcheuses nouvelles pour un cœur amoureux ! » (Molière, Les fourberies de Scapin)

Ha ! exprime la surprise et surtout le rire, quand il est redoublé.

Exemple : « Ha, ha, ha. Ma foi ! cela est tout à fait drôle. » (Molière, Le bourgeois gentilhomme)

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Les « inex » sans kleenex !

Inexpugnable, inextinguible, inexorable, inextricable, inexpiable : cinq adjectifs à l’allure rebutante, mais à la signification plutôt simple pour qui sait les apprivoiser.

Car ces « inex » ne sont pas des marrants. Composés des préfixes in- (négation) et ex- (hors), ils expriment tous une forme d’échec, d’impuissance ou de fatalité.

Heureusement, avec cette petite mise au point, vous n’aurez plus peur de vous mesurer à eux, d’en saisir le sens exact, et de les employer à bon escient.

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Ce qu’on ne peut assaillir, qui résiste à toutes les attaques, est… INEXPUGNABLE

Étymologie : latin in + expugnare, « prendre par la force ».

Synonyme : imprenable.

Exemple : « C’est l’inexpugnable arrogance de votre beauté qui m’asperge » (Jean Dujardin, OSS 117).

 

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Marat ou Murat ? Du drame au boulevard

Parce qu’ils ont été de farouches partisans de la Révolution française et que leurs noms se ressemblent, on pourrait confondre Jean-Paul Marat et Joachim Murat. Ainsi, le 24 juillet 2013, un article du dauphine.com rapportait l’inauguration d’une statue de Murat à Vizille, en Isère. Or la sculpture était à l’effigie de… Marat ! Une confusion d’autant plus intéressante que Murat a failli changer son nom en « Marat ». Savez-vous pourquoi ?

Jean-Paul Marat

13 juillet 1793 : Joachim Murat est un jeune chef d’escadron de 22 ans quand Jean-Paul Marat, député montagnard de la Convention, est assassiné par Charlotte Corday. Or depuis 1791, Murat ne cache pas son admiration pour celui que l’on surnomme « l’Ami du peuple ». Afin de lui rendre hommage, Murat décide de « devenir » Marat. Il doit se dire qu’à une voyelle près, cela ne devrait pas poser de problème. Ce qu’il ignore peut-être, c’est que le nom du père de Marat, Sarde d’origine espagnole, s’écrivait Mara. Le « t » final ne sera ajouté que plus tard. Sans se poser plus de questions, Murat écrit au club des Jacobins, mais la chute de Robespierre le 9 Thermidor (27 juillet 1794) entraîne le déclin puis la dissolution du club quelques mois plus tard. Pas de chance ! La demande de Murat reste lettre morte. Murat reste donc Murat… Du moins pour l’instant.

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« Para » : un préfixe pas comme les autres

Une racine à laquelle s’ajoute un préfixe ou un suffixe (voire les deux pour les plus chanceux), c’est ainsi que se forment la plupart des mots que nous utilisons. Certains sont si ancrés dans notre langage quotidien que nous n’avons pas le réflexe de les décomposer, alors qu’ils ont tant de choses à nous apprendre !

Prenons, par exemple, le préfixe « para- ». Selon le mot devant lequel il se place, il ne signifie pas la même chose. En effet, il n’y a pas un mais deux « para- », avec une origine et un sens bien déterminés.

personnage grec dans asterix

Le premier « para- » vient du grec para. À l’origine, il veut dire « contraire à ». Mais depuis qu’il est entré dans le vocabulaire médical et biologique, il signifie aussi « à côté de ».

Le « para- » grec sert surtout à former des mots savants ou techniques comme :

Paranoïa = para- + noia (de noos, « esprit, intelligence »), littéralement « contraire à l’entendement », d’où « folie ».

Paradoxe : para- + doxa, « opinion », littéralement : « opinion contraire à l’opinion commune »

Parapharmacie : para- + pharmacie, « ensemble des produits non médicamenteux vendus en pharmacie ».

Paranormal : para- + normal, « caractère de ce qui se situe en marge de la normalité ».

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La règle « sans + nom »… sans peine et sans pleurs !

Le nom qui suit la préposition « sans » doit-il être au singulier ou au pluriel ? Puisque « sans » indique l’absence, la logique voudrait qu’on emploie le singulier, mais le pluriel est tout aussi fréquent. Un vrai casse-tête qui mérite d’être tranché une bonne fois pour toutes.

1) Si le nom exprime il une réalité abstraite (ou une réalité concrète que l’on ne peut compter), il est au singulier.

un-monde-sans-eau-

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