Et plus si affinité

Copain, camarade, collègue… bien souvent on utilise ces mots indifféremment, comme s’ils étaient plus ou moins synonymes d’ « amis ». Pourtant, leur étymologie renvoie à une signification bien précise.

D’origine latine, ils sont presque tous formés par la préposition cum, « avec » (devenue co- dans la plupart des cas) et d’un radical dérivé d’un verbe, d’un nom ou d’un adjectif.

Pour saisir le sens premier de chacun de ces mots, imaginons que je rencontre un parfait inconnu…

Si je partage un morceau de pain avec lui, il devient mon compagnon (cum + panis, pain) ou, plus familièrement, mon copain.

Je l’invite à ma table ? Il est mon commensal (cum + mensa, table).

À ce stade-là, bien sûr, il n’est encore qu’une connaissance (cum + noscere, apprendre à connaître).

Mais voici que nous partageons la même chambre. Je l’appelle donc camarade ! (cámara, chambre en espagnol).

Si d’aventure il se glisse dans mon lit, il devient mon concubin (cum + cubare, être couché) et, le temps aidant, mon confident (con-fidere, se fier).

Alors, nous décidons de nous marier : il sera mon conjoint (con-jugere, lier ensemble).

À présent, je peux vous le dire, mon « inconnu » ne l’était pas tant que ça…

D’abord nous avons fait des études communes : il a été mon condisciple (cum + discipulus, élève), puis mon collègue car nous avons occupé la même fonction, « reçu » la même charge (cum + legere, léguer).

Et avec autant de choses en partage, pas étonnant que nous soyons aussi unis, aussi complices (cum + plectere, entrelacer) !

2 responses

  1. Bonjour,
    Pardonnez-moi si je ne m’abuse. Mais les prépositions sont des mots invariables placés devant un nom. Or là, ce sont des préfixes s’écrivant co- ou com- et non -co ou -com.
    La plume aurait-elle oubliée quelques poils dans sa main lors de cet article ? 🙂
    Cordialement,
    Un de vos lecteurs.

  2. Cher lecteur attentif,

    Si le mot cum (co) est utilisé comme préfixe dans les exemples cités, il n’en demeure pas moins une préposition.
    J’ai néanmoins corrigé –co en co- : bravo, vous avez l’œil !

    Pendant que nous y sommes, votre entrée en matière « pardonnez-moi si je ne m’abuse » est mal tournée. Il faut dire soit : « si je ne m’abuse, les prépositions sont des mots bla bla », soit « pardonnez-moi si je m’abuse mais les prépositions bla bla ».
    Je n’ai en effet pas à vous pardonner si ce que vous dites est juste !

    C’est un peu la même chose avec l’expression « vous n’êtes pas sans savoir » que l’on rencontre souvent sous la forme (fautive) « vous n’êtes pas sans ignorer ».

    Enfin, « la plume aurait-elle oublié » et non « oubliée » 😉

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :