Depuis l’Antiquité, les hommes et les femmes s’épilent le visage et le corps. Aujourd’hui, l’épilation – même celle des zones intimes – est devenue une pratique banale et un sujet de discussion qui l’est tout autant. Mais derrière cette apparente décontraction se cache une gêne à « nommer » certaines parties de notre anatomie, surtout chez les femmes.

Par exemple, les femmes se font épiler la lèvre supérieure, alors que chez les hommes, les poils situés entre le nez et la bouche se nomment  moustache, tout simplement. Ce qui nous amène à cette interrogation cruciale : qu’aurait demandé Frida Kahlo à son esthéticienne ?

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Plus hypocrite encore, la fameuse épilation du maillot. Évidemment, ce n’est pas le maillot de bain qu’on épile, mais bien les poils pubiens qui dépassent dudit maillot. Dans ce cas, pourquoi ne pas parler d’épilation de la culotte ? Parce qu’on considère que les poils qui dépassent de la culotte, ça regarde la propriétaire de la culotte et éventuellement celui qui l’enlève, alors que les poils qui dépassent du maillot, ça peut choquer tous les plagistes de Palavas-les-Flots. À noter qu’en cas d’épilation intégrale, la référence à ces deux morceaux de tissu paraît bien superflue !

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En réalité, l’épilation du maillot est, si j’ose dire, l’arbre qui cache la forêt. Un autre euphémisme, bien moins connu, désigne l’épilation des poils situés sur la zone anale, appelée, dans les centres esthétiques, sillon interfessier. Que c’est poétique ! Et comme si l’euphémisme ne suffisait pas (il y a tout de même « fesse » dedans), on a créé un acronyme qui passe inaperçu : SIF.

Bien sûr, libre à vous d’appeler un chat un chat si ça vous chante. Mais n’oubliez pas que dans cette expression, qui date du XVIIIe siècle, le mot « chat »  désigne ce qu’on appelle argotiquement la « chatte », et donc le sexe féminin !