Dernièrement, je suis tombée nez à nez avec des affiches publicitaires invitant les lecteurs à se rendre chez Relay, ce magasin de presse et de livres que l’on trouve dans les lieux de transport (gare, aéroport, métro).
Tout commençait plutôt bien avec la première affiche…
« Monsieur » y est abrégé en « M. » (comme c’est la norme en France depuis le début du XXesiècle) et non « Mr. » qui est au mieux un archaïsme, au pire un anglicisme (à moins que ce ne soit l’inverse ?).
Mais quelle ne fut pas ma déception en découvrant la version féminine…
Cette seconde affiche est gâchée par une horriiiiible faute ! En effet, le fuchsia, qu’il s’agisse de la fleur ou de la couleur, s’écrit FUCHSIA. Pourquoi une orthographe si compliquée ? Parce que le mot découle du nom d’un botaniste allemand, Leonhart Fuchs. D’ailleurs, si l’on voulait vraiment tenir compte de l’étymologie, il faudrait prononcer [fucksia] !
De plus, l’abréviation officielle de « Mademoiselle » est Mlle et non Melle .
Des erreurs guère pardonnables pour une enseigne qui vante les mérites de la lecture !
hé bin moi j’aurais écrit : « M. Pistache en a lues… », non ?
Perdu ! 🙂
Quand l’objet direct est le pronom personnel en, le participe reste d’ordinaire invariable.
Il en est de même si en est associé à un adverbe de degré jouant le rôle d’un pronom indéfini et précédant le participe :
J’en ai tant vu, des rois ! ( Hugo, F. d’aut., iii.) — Tu m’as dit que les romans te choquent ; j’en ai beaucoup lu (Musset, Il ne faut jurer de rien, III, 4). — Si l’on donnait une couronne civique à celui qui sauve une vie humaine, combien n’en eût-il pas reçu ! ( Michelet, Mer, Notes.) — Que j’en ai entendu, miséricorde ! que j’en ai subi, l’an dernier de ces magnifiques dissertations sur la trombe de Monville ! (Flaub., Corresp., t. I, p. 136.) — Tolède a possédé dans le Greco un de ces artistes, comme l’Italie de la Renaissance en a tant connu ( Barrès, Greco, p. 32). — Les images de cette sorte, on nous en a tant montré ( Duhamel, Tribulations de l’espérance, p. 101). — J’en avais tant eu depuis, des élèves (Morand, Champions du monde, p. 47). — De même, a fortiori, J’en ai lu beaucoup (ou … deux, ou … plusieurs).
(Extrait du Grevisse)
En même ici, même si l’évocation de la couleur fuchsia est évidente, il s’agit d’un nom propre, donc quelque part il n’y a pas de faute!
Dans ce cas, il fallait aussi faire une faute à « Pistache » 😉
Il faut être rusé comme un renard pour être botaniste ?
Haha ! Bien vu ! Effectivement en allemand, « fuchs » signifie « renard ». Mais c’est surtout un nom de famille courant chez les Germaniques !