Voici comme s’intitule la nouvelle campagne d’affichage DIM pour la collection « Mod » automne-hiver 2011. Douze visuels, où l’on voit des mannequins aux jambes interminables photographiés dans différents endroits de Paris.

C’est donc bien de promenades qu’il s’agit. Je ne vois aucune allusion à la musique. Alors, pourquoi avoir orthographié ballades avec deux -l- ? Si cette confusion entre les homophones balade et ballade est (trop) courante, il est toujours étonnant de la voir ainsi « assumée » par une grande marque.

Or, quand on y regarde de plus près, on découvre que ces deux « faux-frères » entretiennent, depuis leur origine, des liens très étroits…

Le nom féminin ballade – emprunté à l’ ancien provençal ballada « chanson à danse, petit poème chanté » – s’est d’abord orthographié balade. C’est au XVIe siècle que le « l » se double. Il désigne aujourd’hui une composition musicale ou poétique (ex: les ballades de Chopin).

Or, le verbe « balader », qui signifiait « chanter des ballades » jusqu’au XVIe s., a gardé le « l » unique de l’ancienne graphie.

Mais d’où vient le sens actuel de « promenade »? Comme les jongleurs et aussi les mendiants allaient par les villes en chantant des ballades dans les carrefours, le verbe a signifié dans l’argot du XVIIe « aller en demandant l’aumône, en mendiant ». De là, on est passé à l’emploi familier pour « marcher sans but, flâner » jusqu’à la forme pronominale « se balader » (1858).

Sur ce verbe s’est formé le nom féminin balade, pour désigner, dans le langage familier, l’action de se promener et la promenade.

Cet exemple montre comment l’étymologie des mots permet de comprendre les subtilités de notre orthographe…et les motivations inconscientes de nos fautes (mais cela reste à démontrer !).